Association Fonds Detaille
Partenaires et contributeurs
Georges, Georges fils, Fernand, Fausto Pincedi et Paul Almásy furent des témoins privilégiés, reporteurs de l’intérieur en première ligne durant la Seconde Guerre Mondiale.
Avec leurs Photos et aux moyens des Editions de Georges Detaille un ouvrages de référence fut publié et réédité « Monaco sous les barbelés ».
Des images historiques pour ne jamais oublier les drames de la population, les raids et les dispositifs militaires sur le sol monégasque, la sombre histoire de l’occupation des armées de l’Axe et le retour à la liberté
« Il existe un grand nombre de photos des activités des fascistes, notamment dans les locaux de la Casa. Ces images ont été prises par un photographe fasciste, peut-être Fausto Picedi, sans que ce soit sûr. A la Libération, la résistance a saisi les photos et le photographe Fernand Detaille, lui même résistant, en a fait des reproductions évitant ainsi qu’elles soient perdues. » Texte de M.Pierre Abramovici.
Le Signal National d’Alerte est la diffusion d’un signal sonore par une sirène pour avertir la population d’un danger imminent.
Encore aujourd’hui, en 2021, un essai des sirènes est effectué tous les 1ers mercredis du mois à 12h00 en Principauté.
Ce signal est un son modulé (montant et descendant) comportant trois séquences d’une minute avec une interruption de 5 secondes entre chaque séquence et il est si fort que toute la population de la Principauté peut l’entendre.
Le Prince Rainier III dénonce publiquement Emile Roblot et sa collaboration avec les Allemands, tout en rappelant son attachement à son grand-père.
« Emile Roblot se cache des Américains de crainte sans doute de l’arrestation avant de se retrouver face à ses accusateurs de Monaco.
Le premier d’entre eux est évidemment Rainier. La haine inextinguible que porte le jeune homme à Emile Roblot a atteint, semble-t-il, son paroxysme après sa majorité et sa proclamation comme prince héritier. Rainier profite des événements pour mener sa propre révolution de palais et régler ses comptes. »
À la Libération, Monaco est occupée le 3 septembre 1944 par les troupes américaines et les FFI après quelques jours d’escarmouche avec les Allemands et de tirs de la marine alliée sur les hauteurs de Beausoleil, de La Turbie et du fort d’Agel.
Exigée par les résistants communistes qui investissent Monaco le 6 septembre 1944, l’épuration y sera rude, comme le raconte Raymond Aubrac, commissaire de la République pour le sud-est. Le ministre d’État (chef du gouvernement) Émile Roblot doit quitter ses fonctions quelques semaines après la Libération ; le Prince Louis II redoute d’être renversé et envisage de céder le trône à son petit-fils Rainier, alors âgé de 21 ans.
La Résistance suggère à Raymond Aubrac que la France annexe la principauté mais Charles de Gaulle refuse et, grâce à une négociation de Louis II avec la France, le 28 septembre 1944, le Prince héréditaire Rainier s’engage dans l’armée française au 7e régiment de tirailleurs algériens des troupes d’Afrique française et prend part aux opérations de la campagne d’Alsace. Il est décoré de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Bronze Star américaine. En 1947, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire.
J’ai voulu rendre un hommage à cette famille car aujourd’hui je suis sur les lieux à Monaco ou ils vécurent jadis durant ces temps perturbés.
Cet endroit est chargé d’histoire, de tragédie et de résistance. Souvent j’imagine comment cette famille aurait pu continuer à vivre chez eux sans cet injuste haineux massacre idéologique.
Un témoin des rafles, David Knout, a écrit qu’au début de mars 1944, la Gestapo passa brutalement à l’action et cerna l’Hôtel Astoria puis l’hôtel Balmoral…
C’est pendant ce mois de mars 1944 que sont pris les Gompers, Sylvain, bijoutier, place du Casino, son épouse Renée et son fils François, tous déportés à Auschwitz le 27 mars 1944 (convoi n°70). des trois, seul François eu un répit jusqu’au 20 avril 1945, date de son décès au camp de concentration de Flossen-Burg.
Francisco (ou François ou Francesco) Gompers est né à Buenos Aires le 6 mai 1924, fils de Silvano, belge et de Renée Lehmann, Argentine. En 1930, sa famille est revenue en Europe. Il résida à Monte Carlo et à Nice, sous occupation italienne puis allemande. En 1942, il remplit les obligations d’inscription en tant que citoyen argentin résidant à l’étranger. Un document avec une identité forgée en tant que ressortissant français a été recherché simultanément, indiquant son lieu de naissance à Aix-Les-Bains, en France. Il a rejoint le groupe résistant Gallia-Reims en janvier 1943, avec le grade P2, équivalent du lieutenant. Son nom, ainsi que celui de ses parents, figure sur une plaque commémorant La Maison de France à Monaco, sous le titre Résistance. Francisco a été arrêté avec son père par les autorités italiennes de mars à juillet 1943 en raison de ses activités dans la Résistance. Après son arrestation, sa mère s’est présentée au consulat de Nice pour demander sa libération. Le consul a détecté l’utilisation de la double nationalité mais a réussi à obtenir sa libération en tant que citoyen argentin. Francisco a continué de vivre à Monte-Carlo avec sa famille jusqu’à ce que, après la rupture des relations entre l’Argentine et l’Allemagne, la Gestapo et la police française aient commencé à persécuter les juifs argentins. Il est probable qu’il se soit caché par la suite dans différents foyers jusqu’à son arrestation le 17 mars 1944. François Gompers peu de temps avant sa déportation, était un résistant, impétueux, fier, et son groupe organisa en pleine guerre à quelques dizaines de mètres de la Commandantur, une exposition des œuvres d’une artiste juive recherchée, avec symbole sur les affiches : l’Empire Stat Building de New York (les ennemis des Nazis), avec ce slogan : « un art nouveau pour un monde nouveau ». Une folie pure mais la volonté de vivre et de mourir éventuellement en homme libre.
Il a été interné en tant que citoyen argentin dans le camp de transit de Drancy, sous le numéro d’enregistrement 17131. Il y a déposé une montre en or pour homme Marque Omega. Le 27 mars 1944, il est déporté avec ses parents par le transport numéro 70 à Auschwitz, en Pologne. Citoyen français, il était né à Aix-les-Bains sous le numéro 176214. Sélectionné comme travailleur forcé à Buna (Auschwitz III). Dans les défilés de la mort, il a été transféré au camp de concentration de Flossenburg, en Allemagne.
Il y a été enregistré le 14 février 1945 sous le numéro d’enregistrement 80594. Sur son dossier de Flossenburg, il est écrit: « Frz. Pol ”, indiquant que pour ses ravisseurs, il s’agissait d’un prisonnier politique français. Le 20 avril 1945, Francesco a été abattu dans une tentative d’évasion du camp avec un de ses camarades qui survécu et qui raconta l’épopée à sa sœur Nicole.
Ce jeune homme était champion de France en sport dans sa catégorie d’étudiant, continua de toute ses forces la résistance notamment durant ses internements dans les camps de la mort !
Voici les dates effectives :
Abtransport v 27.3.44 70
B.D.S. – F r a n k r e i c h R e f . I V 4 b Abschubliste : 70
C O N V O I D E D R A N C Y D E P A R T D U 2 7 0 3 4 4
G O M P E R S F R A N C I S C O B U E N O S A I R E S
6 05 24 6 A V S T C H A R L E S M O N T E C A R L O
Une autre liste de style différent, plus numérique et graphiquement plus… expéditive dans la présentation, est remise avec la livraison des “objets” aux transporteurs allemands qui vont alors prendre le relai avec d’autres caractéristiques des prisonniers (numéro dans le convoi, nom et prénom, date de naissance, numéro d’enregistrement à Drancy) selon l’exemple réel suivant
348 GOMPERS Sylvain 25. 2. 1892 Juwelier 17129
349 GOMPERS Renée 18. 12. 1898 Ohne 17130
350 GOMPERS Francisco 6. 5. 1924 Student 17131
L’ensemble de cette liste de 1000 déportés au minimum par convoi est insérée dans une chemise portant la mention :
ALP HA B E T I S C H E L I S T E des T R A N S P O R T E S vom 27. ärz 1944
1.000 Arbeitsjuden.
A l’intérieur de cette chemise, le perfectionnisme jouant, chaque double feuille permet aux convoyeurs de visualiser d’un seul regard l’ensemble de la composition du même wagon.
Nous avons ainsi l’avantage de savoir quels ont été les compagnons de tout déporté dans cette expérience inhumaine particulière ; par exemple, le père et la mère et le fils Gompers avaient comme plus proches compagnons de route :
– 346 Godchot Edmond, de Nancy
– 347 Godchot Georgette, de Bayonne
– 351 Natal Bensignor, de Smyrne
– 352 Perez Sultana, de Constantinople
– 353 Cohen Eugénie, de Paris.
Cette variété dans les origines juives ne correspond pas toujours aux images que beaucoup ont de la population univoque des internés et déportés.
A l’arrivée à ce qui devait être le mythique Pitchipoï, de nouveaux registres sont ouverts pour ceux qui ne sont pas immédiatement liquidés et gazés, et nous suivons ainsi sans difficulté (!) dans les archives d’Auschwitz le parcours différent de chacune de ces personnes : la numérotation, le tatouage et le parcours du prisonnier, ses passages dans telle unité de production, de section disciplinaire, sa mort.
(Service International de Recherches (Internationaler Suchdienst) D- 3548 Arolsen, en liaison avec le Comité international de la Croix-Rouge à Genève. De très nombreuses archives qui n’ont pas été détruites à la fin de la guerre y sont classées et le service fournit toutes précisions aux descendants sur simple demande écrite.).
Il fallait entrer dans ces détails précis pour comprendre dans quel univers du sinistre usage des chiffres et des lettres glissait progressivement la victime. Ainsi, nous y découvrons, par exemple, que
– Sylvain Gompers, beau-frère de l’auteur des lettres, reçut le tatouage 176213 et est “décédé” le 10 août 1944 au camp de concentration d’Auschwitz-Monowitz ;
– il n’y a pas de dossier au nom de Renée Gompers, son épouse, ce qui confirme les témoignages directs de ceux qui l’ont vue être poussée vers la chambre à gaz ;
– leur fils Francisco Gompers reçoit le tatouage 80594, est fiché comme juif ayant été mis en détention préventive pour ses activités politiques, ce qui correspond bien au motif de l’arrestation qui a été faite à Monaco pour activités de résistance et transport d’armes, et nous indique également la coordination entre les services de renseignements français et les allemands puisque les indications du dossier suivent ainsi jusqu’à Auschwitz.
Il est répertorié de dates en dates : arrivé le 27 mars 1944 à Auschwitz, Francisco est placé le 14 février 1945 au camp de Flossenbürg, le 26 février au commando de Pottenstein dépendant de Flossenbürg et le 23 mars 1945 au camp principal de Flossenbürg.
Les témoignages directs recueillis nous apprennent qu’il a été abattu lors d’une tentative d’évasion.
Si l’on écrivait rétrospectivement la biographie d’un individu sur ce mode, on dirait que ce Francisco Gompers qui était entré le 1 janvier 1943 à Monaco comme agent P2 du réseau de résistance Gallia Reims avec grade assimilé à lieutenant (attestation d’appartenance 55260), était arrêté le 4 avril 1943 pour soupçon de résistance (passage d’armes) et libéré le 9, arrêté le 14 mars en même temps que le résistant Girard et ses propres parents.
Après la fin de la guerre, par une scandaleuse falsification linguistique, par jugement de la 1° section de la 1° Chambre du Conseil du Tribunal Civil de la Seine, en l’audience du vendredi 24 octobre 1947, il fut déclaré “décédé” le 20 avril 1945, classé par le Ministère des Anciens combattants et victimes de guerre comme “non-rentré”, le tout reconnu par arrêté ministériel du 20 juin 1945 et nommé au Journal Officiel de l’Etat français du 29 juin 1955.
L’unique rescapé de la famille Gompers fu la sœur cadette de François, Nicole.
A ce jours sa petite fille Léa Barmont témoigne:
« Nicole a rejoint un maquis dans lequel François avait des contacts. Elle y a rencontré le poète Armand Gatti. Après la guerre, elle a tout vendu et s’est mariée avec Raymond Bloch (qui a plus tard changé de nom pour Barmont à la demande de Nicole, traumatisée par la guerre). Ils ont vécu à Rio de Janeiro quelques années, où ils y ont adopté mon père, François, en 1957. Rapidement après son adoption, la famille est rentrée vivre à Paris.
Josée Costa-Marquet, chargée des Œuvres Sociales à la mairie de Monaco.
Entrée, elle aussi, dans la Resistance fera partie du « Groupe d’Art Moderne » en 1942 dont elle en sera l’égérie.
La Maison au Boulevard de Belgique était la demeure familiale des Gompers qui portait le nom de Villa Gompers. Aujourd’hui elle est divisée en plusieurs appartements et relevé avec pour appellation le Palais Aurore dont une locatrice est Chantal.
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Arrestations opérées à Monaco dans la nuit du 27 au 28 août 1942 », précise le Palais. Louis II était absents ce jour-là, une rafle a lieu en l’absence du prince souverain Louis II et du ministre d’Etat (chef du gouvernement monégasque).
Emile Roblot, en vacances en France et non informés, un évènement détaillé en février dans un rapport d’experts revenant sur les arrestations de juifs en 1942 et 1944 à Monaco.
Vichy obtient d’un haut fonctionnaire français faisant l’intérim la permission d’aller arrêter le 27 août 1942 des juifs réfugiés dans des hôtels à Monaco.
Une rafle massive de juifs étrangers s’était en effet déroulée la veille en zone non occupée, notamment à Nice. Soixante-six personnes seront arrêtées.
Parmi elles, 45 seront déportées (Polonais, Allemands, Tchèques, Autrichiens, Belges, Lituanien). Cinq survivront.
Lors d’une deuxième rafle, 31 personnes sont arrêtées par la Gestapo en 1944 (Français, Allemands, Polonais, Roumains, Autrichiens, Turcs, Argentins, Russe) dont 9 résidents monégasques.
Deux déportés survivront.
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