Association Fonds Detaille
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Le Mercredi 22 septembre 1875, au 79 de la rue Saint Leu à Amiens, naissent deux jumeaux :
l’un à 21 heures est prénommé Fernand-Henri et l’autre à 21 heures quinze Georges-Albert.
Ils passent en France les sept premières années de leur vie pour après déménager en Suisse, à Genève, à la suite du divorce de leurs parents. Ils y mènent une vie studieuse et sportive dans laquelle l’art, la nature et le sport tiennent une grande place.
Tout jeunes, Georges et Fernand sont fascinés par cette expression étonnante de l’image à travers un objectif.
Ils rencontrent le renommé photographe, Fred Boissonnas et suivent des cours chez lui.
1897, Félix Tournachon, le célèbre aérostier plus connu sous le nom de Nadar, quitte Paris et s’installe à Marseille au 21 de la rue Noailles, puis cède son affaire au photographe genevois, Fred Boissonnas, qui amenait avec lui ces assistants : les jumeaux Detaille, qui venaient d’être libérés de leurs obligations militaires.
Georges fut employé par son maître pendant un certain temps.
Plus tard il essaya de voler de ses propres ailes. Il exercera chez un grand photographe du nom de Taponnier à Lyon puis le quittera bien tôt. Malgré son départ dans une lettre de Boissonnas, celui-ci est toujours enclin à le réembaucher.
1900, lors de l’Exposition universelle de Paris, Boissonnas expose ses œuvres au Pavillon de Genève. Puis il photographia les principaux Palais et Pavillons, la Tour Eiffel, les bords de la Seine, et coïncidence curieuse le Pavillon de la Principauté de Monaco, qui reproduisait pour l’occasion « la Tour de l’horloge du Palais Princier » surmontée du drapeau aux Armes des Grimaldi.
Le 3I Octobre 1900, en reconnaissance à son fidèle employé Georges Detaille, il lui fait parvenir un magnifique album de 36 photographies prises lors de l’exposition avec une dédicace : « A Monsieur Georges Detaille, souvenirs affectueux », Fred Boissonnas, 3I Octobre 1900. Si les supports qui maintiennent les épreuves, la plupart au format I8X24, sont piquetés de tâches jaunâtres, les photos presque centenaires sont intactes ! Virées aux sels de platine, nous pensons qu’elles seront certainement dans le temps inaltérable.
En parallèle, c’est par l’intermédiaire d’un musicien de l’orchestre du Restaurant des Bastions à Genève, tenu par le beau-père des jumeaux, qui est informé qu’une Maison de Photographie était à céder à Monte-Carlo. Cette nouvelle séduisit particulièrement Isabelle, qui incita fortement Georges, son époux, à réaliser l’achat de cet atelier, appartenant à Frantz Bücher, lui-même successeur du grand photographe Numa Blanc Fils établit précédemment à Monaco depuis 1865.
1904, les carrières des jumeaux se séparent.
1910, Fernand seul propriétaire de l’atelier de Marseille se positionne comme l’unique successeur du grand Nadar dont la signature orne la façade de l’immeuble. Fernand Detaille devient rapidement le photographe attitré de l’évêché et de la société marseillaise.
Les notabilités de passage, souverains, artistes, généraux où aviateurs viennent poser chez lui. Il s’intéresse aussi au petit peuple marseillais et fixe les pêcheurs du Vieux-Port, les poissonnières, les gamins qui courent sur les quais ou la mariée en grande toilette.
Il excelle dans le reportage : Expositions coloniales de 1906 et de 1922, incendies des Nouvelles Galeries en 1938, destruction du quartier du Panier en 1943, visites du Négus en 1930 et du roi de Yougoslavie en 1934.
En précurseur, il utilise ses clichés pour illustrer en héliogravure, les livres qu’il édite. Marseille et son Vieux-Port est suivi de plusieurs volumes sur l’architecture aixoise et marseillaise.
Vers 1950, il cesse son activité.
Du côté plus personnel en 1902, il épouse Mademoiselle Marie Poncet, originaire de Savoie dont il aura trois enfants dont Albert qui lui succédera en tant que photographe. Ensemble ils étendent leur activité en créant les Editions Detaille, qui offriront aux amateurs d’art une quarantaine d’ouvrages illustrés, notamment sur la Provence, l’Egypte, le Maroc et le Moyen-Orient.
Puis Albert fils de Fernand, reste dans le sillage de son père apprend le dessin et la peinture à l’Ecole des Beaux-arts, puis collabore avec Fernand s’intéressant particulièrement aux paysages et aux vues d’extérieur.
Les Detaille organisent, dans la galerie de l’atelier ou sur d’autres sites des expositions de peintres provençaux contemporains.
A la suite de son père, Albert publie des livres dont il fournit l’illustration : Pernes-les-Fontaines, Mas et bastides de Provence, La Provence merveilleuse, Navires de Provence.
Conscient de la valeur documentaire de sa collection de photos, il l’enrichit des plaques Terris (Photographe, Marseille 1820-1899) montrant les grands travaux du Second Empire à Marseille.
L’incendie des Nouvelles Galeries (28 octobre 1938) endommage l’atelier, mitoyen du grand magasin, avec le matériel qui y est entreposé ; c’est l’occasion de moderniser techniques et appareils.
Ces activités variées lui valent d’être nommé à la Commission des sites, puis d’être élu à l’Académie de Marseille le 6 juin 1963.
Novembre 1971, il arrête ses travaux professionnels à l’âge de la retraite et rédige ses souvenirs qui paraissent en 1978 sous le titre Noyaux de cerise.
Fernand léguera son patrimoine artistique de photographe à son fils Gérard, né à Marseille en 1948.
Après une solide formation à l’école de photographie de Colmar, ce dernier travaille à Genève chez BIG, spécialiste de la photographie de grande taille, s’initie à la photographie industrielle chez Ito Josué à Saint-Etienne et découvre chez Agfa la technique de photographie-contour.
Gérard développe la photographie aérienne et industrielle et succède ainsi à son père à la tête du prestigieux studio photographique familial.
En 1987, le studio Detaille abandonne l’immeuble de la Canebière pour des locaux mieux adaptés rue Montgrand et rue Paradis.
Les Jumeaux reçurent une bonne éducation et profitèrent de nombreux loisirs, tels que la montagne (où un jour ils faillirent se perdre dans la Mer de Glace), la danse, la bicyclette avec laquelle ils firent de nombreux tours du lac et même une automobile qui leur furent offerte.
Tous deux apprirent le solfège, Fernand jouera du piano, quant à Georges, il suivra des cours de musique au Conservatoire de l’Harmonie Nautique de Genève dont il deviendra un brillant musicien.
Il est à souligner qu’il jouera même comme flutiste dans l’orchestre d’animation du restaurant de ses parents et sera plus tard Chef d’harmonie adjoint à l’harmonie de Monaco.
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